Dans les champs de colza le soleil fait naufrage Après avoir poudré les fleurs de mille tons : Du bleu pour la pervenche et du jaune aux chatons ; Chaque jour il reprend le fil de son ouvrage !
Primevères, coucous, acclament leur dorage, Dès que la campanule ajuste ses boutons, La marguerite offerte au regard des moutons Tapisse les prés verts d’un délicat mirage.
La glycine en panache, accoudée au vieux mur, Compagne d’un lilas, tel un vin de Saumur, Enivre l’herbe folle et la belle églantine !
Discrète violette, au bal du gai printemps, En silence applaudit les magiques instants Quand une rose enfin se montre un peu mutine !
Ma maman est partie mercredi matin et curieusement notre petite fille est née le même jour trois semaines en avance… La charge émotionnelle est forte vous vous en doutez. Je mets mon blog en pause et vous remercie d’avance pour vos doux messages qui me font toujours chaud au cœur !
Merci à toutes et tous pour vos délicats messages. Je vous embrasse.
Dessin d’Alba à la naissance, de mon amie Christiana.
Victor HUGO 1802 – 1885 Lorsque l’enfant paraît Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l’enfant paraître, Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. On rit, on se récrie, on l’appelle, et sa mère Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poètes, de l’âme Qui s’élève en priant ; L’enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poètes saints ! la grave causerie S’arrête en souriant.
La nuit, quand l’homme dort, quand l’esprit rêve, à l’heure Où l’on entend gémir, comme une voix qui pleure, L’onde entre les roseaux, Si l’aube tout à coup là-bas luit comme un phare, Sa clarté dans les champs éveille une fanfare De cloches et d’oiseaux.
Enfant, vous êtes l’aube et mon âme est la plaine Qui des plus douces fleurs embaume son haleine Quand vous la respirez ; Mon âme est la forêt dont les sombres ramures S’emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies, N’ont point mal fait encor ; Jamais vos jeunes pas n’ont touché notre fange, Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange À l’auréole d’or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l’arche. Vos pieds tendres et purs n’ont point l’âge où l’on marche. Vos ailes sont d’azur. Sans le comprendre encor vous regardez le monde. Double virginité ! corps où rien n’est immonde, Âme où rien n’est impur !
Il est si beau, l’enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j’aime, Frères, parents, amis, et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! l’été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, La maison sans enfants !
Elle expose son corps, telle une friandise, Que l’on couve des yeux sans pouvoir se l’offrir, Et les seins généreux, sans rien pour les couvrir, Ouvrent des appétits pour cette gourmandise.
Ses robes, ses bijoux, d’or et de diamant, La font se pavaner, bien trop belle ingénue, Mais sous la mousseline, elle est quasiment nue, Déjà prête à s’offrir à son nouvel amant.
Le feu des projecteurs la flatte et la caresse, Elle en rajoute un peu, la foule s’attendrit, Devant tant de beauté même le ciel sourit, Mais le diable se cache au milieu de la presse…
C’est ainsi que plus tard on la retrouve en pleurs, Nouvelle Cendrillon n’ayant plus de carrosse, La drogue est son recours car le monde féroce Aime aussi se nourrir des plus grandes douleurs.
Le ciel est gris, mon cœur est triste, Depuis des mois plus de gaîté, Le temps se moque de l’été Pleurant tous ses talents d’artiste…
Touffeur du soir, aube fleuriste, Et ce soleil en majesté Qui rend chacun plus optimiste, Cela n’est-il pas mérité ?
Pourquoi ce rideau de batiste Qui garde en sa captivité Un horizon désappointé D’être pris pour un fantaisiste ? Le ciel est gris, mon cœur est triste…