Archives mensuelles : janvier 2022

Le maillet : Les mots.

Les mots


Flirter avec les mots pour enrichir la prose,
S’accrocher à toujours qui rime avec amour,
En caressant madame et son esprit glamour,
Pour oublier chagrin car il est trop morose.

Cueillir le mimosa qui fleurit au jardin,
Flirter avec les mots pour enrichir la prose,
Respirer le parfum que nous offre la rose,
Pour chasser le cafard qui n’est pas anodin.

Se lover dans un lit, dans ses draps de satin,
En berçant la paresse et sa dentelle rose ,
Flirter avec les mots pour enrichir la prose,
Essuyer la tristesse et sa glace sans tain.

Cultiver le bonheur, arrachant la névrose,
Pour croquer la douceur dans un morceau de fruit,
Accueillir l’oiseau bleu pour adoucir le bruit,
Flirter avec les mots pour enrichir la prose.

Annie

Le sonnet marotique : Petit bonheur.

Petit bonheur

C’est un petit bonheur, ravi d’un moindre rien,
D’un matin qui sourit à l’éclat d’une rose,
Au poète amoureux lui récitant sa prose,
Tandis qu’un triste ennui boude comme un vaurien !

Il a le cœur léger ce noble épicurien,
Et ne s’attarde pas face à tout jour morose,
Préférant s’enivrer d’un jus de primerose,
Avant de s’envoler en geste aérien.

Pour qu’un brin de muguet se rallie à sa cause,
Il l’enrobe d’amour, tout doucement lui cause,
Rien de tel qu’un parfum riche et revigorant !

Si l’on se nourrissait de cette belle éthique,
L’existence serait beaucoup plus poétique,
Et le petit bonheur pourrait devenir grand !

Annie

Le sonnet marotique : Frayeur.

Frayeur

Dans le lointain brumeux, un vieux coq s’époumone,
Il appelle le jour, paresseux ce matin ;
Après la longue nuit, un voile de satin,
Enveloppe à loisir l’ombre d’une démone…

Derrière mes volets, j’entends que l’on marmonne…
Qui cherche à m’effrayer ? Quel est ce plaisantin ?
Un elfe des sous-bois, un korrigan mutin ?
Mon regard sourcilleux s’attache à la crémone !

Voilà que maintenant on gratte au portillon,
Ce ne peut-être, hélas, un vol de papillon,
Fatigué de sa nuit, effleurant ma sonnette !

La curiosité, plus forte que la peur,
Me conduit jusqu’au seuil et là, c’est la stupeur !
Aguicheuse, je vois, une tendre minette !

Annie

Le sonnet français : Bientôt.

 

Bientôt


Quand reviendra le temps des rires et des fleurs,
J’irai par les chemins, j’irai sur la colline,
En suivant l’oiseau bleu dans l’aube qui décline,
Et jouir du matin négligeant ses pâleurs.

Les pinceaux du printemps, de leurs mille couleurs,
Effaceront bientôt de leur grâce câline,
La noirceur des sous-bois ôtant leur capeline,
Soulagés d’en finir avec les tristes pleurs !

J’ouvrirai chaque jour la porte ou la fenêtre,
Je bénirai le ciel tout heureux de renaître,
Sans craindre le nuage ou la force du vent…

Je guetterai le soir la lune et sa chandelle,
Pour attraper au vol un chant d’engoulevent,
Et broder mon sommeil d’un rêve d’hirondelle !

Annie