Le Chant Royal : Pages de vie.

J’avais déjà publié ce Chant Royal mais il manquait une strophe, la cinquième, permettez que je le remette donc en son entier !

Pages de vie

Comment conter ma petite existence
Qui débuta dans l’ombre d’un marin ?
De ma vie à Toulon j’ai souvenance
De magnifiques champs de romarin !
Hélas, un jour je dus quitter la terre,
J’avais fini ce cours élémentaire,
Où l’on apprend le bon cheminement…
Grand-mère m’accueillit bien tendrement ;
Pour compenser l’absence maternelle,
Elle m’offrit très chaleureusement,
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile.

A ses côtés rien n’était pénitence,
Je n’éprouvais ni cafard, ni chagrin
J’en oubliais de mes parents l’absence
Pour profiter d’un nouvel air marin.
Mis au placard son habit militaire,
Mon père auréolé de son mystère,
Choisit de force un autre embarquement.
Il fallut donc partir évidemment,
Mais où trouver la ville industrielle,
Un autre nid, un joli firmament,
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile ?

Durant deux ans ce fut la providence,
A Montignac ma vie allait bon train ;
J’acquis enfin la belle indépendance,
Là-bas le ciel était toujours serein…
Trop jeune encor pour être autoritaire,
Je regrettais cet instant sédentaire
Quand s’arrêta le bel envoutement.
On quitta tout, le chien, le logement,
Sans doute ailleurs la nature est fidèle,
Et l’on y trouve avec apaisement,
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile.

Au Paraguay, douce fut la sentence,
Si l’astre d’or était le suzerain,
Les flamboyants avaient belle prestance,
J’y retrouvais ma joie et mon entrain !
Quand le destin se montre délétère,
C’est au pays que l’on se désaltère,
Ce fut pour moi le début du tourment…
Adieu l’enfance et son enchantement !
Jamais plus rien n’apaisa la querelle,
Et je perdis dans cet effondrement,
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile.

De la jeunesse j’avais bu l’essence,
Après avoir quitté ce doux écrin.
Quand la pension devint ma résidence,
Je pleurais fort le bonheur malandrin…
En ce temps-là, puisqu’il fallait se taire,
Je devins triste et très tôt solitaire,
Et je vécus ce grand chamboulement,
Sous le ciel gris d’un nouveau châtiment
Heureux celui dont l’âme fraternelle
Offre en cadeau tout naturellement
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile !

Comme il est dur le déracinement !
Abandonnée au sein d’un bois dormant,
Il a suffit d’un cœur qui m’ensorcèle,
Et je reçus d’un brave être charmant
Beaucoup d’ amour et l’abri de son aile !

Annie

16 réflexions sur « Le Chant Royal : Pages de vie. »

  1. Trouver celui ou celle
    qui vous prenant sous son aile,
    vous aide à franchir les pas délicats
    que la vie impose pour devenir celui ou celle
    qui porte notre nom et affirme son caractère
    tout un chemin de vie d’hier à aujourd’hui…

    1. Bonjour Sedna,
      Eh oui je suis désolée pour les erreurs et la perte des commentaires !!!
      Bonnes fêtes de fin d’année Sedna !
      Amitiés.
      Annie

  2. Réussir un chant royal finement
    En conservant un beau cheminement
    De souvenirs est art qui m’ensorcelle
    Et me distrait l’esprit divinement
    Lors d’enchantement mon cœur se morcelle.

    Bonsoir Annie,
    Moi aussi j’ai réédité mon commentaire pour saluer ce superbe chant royal à présent terminé et de si belle manière. ! Toutes mes félicitations et merci pour cette part de toi que nous livres avec tant de sincérité.
    Gros Bisous

    1. Bonjour Marlène,
      C’est moi qui te remercie d’être revenue pour relire et ré-commenter !!! J’ai perdu vos mots bienveillants mais je me régale des seconds !!!
      Bonnes fêtes de fin d’année Marlène et à bientôt !…
      Gros bisous.
      Annie

  3. Bonjour Annie. Je ne me souviens pas de ce chant royal mais le déracinement je l’ai connu quand nous avons quitté la Bretagne. J’ai eu bien des déménagements jusqu’à maintenant mais la douleur d’avoir à jamais perdu le sol breton ne s’apaisera jamais. Nul ne guérit de son enfance, surtout si elle a été douce et nature et entourée de l’amour de mes grands parents.
    Les enfants de marins ou de militaires souffrent souvent de ces déracinements permanent. Tu l’a formidablement exprimé. Je t’embrasse.

    1. Bonjour Marie,
      Je pense que je l’avais déjà ôté quand je me suis rendue compte qu’il manquait une strophe ! On n’écrit pas beaucoup de Chants Royaux, trop difficile avec peu de choix de rimes !!!
      Je souffre plus du déracinemnt maintenant que par le passé car j’étais jeune et habituée. Je ne me rendais pas compte mais caque changement d’école état un supplice par compte…
      Merci Marie et bisous.
      Annie

  4. Ma chère Annie,

    Troublant, émouvant ton chemin de vie. Comme toute vie avec ses hauts et ses bas. Puis de nouveau ses hauts avec la découverte de ton prince charmant.
    Un très beau poème
    je t’embrasse bien fort

    1. Bonjour Martine,
      Je te remercie pour ce commentaire qui correspond bien à ma vie passée !
      Je te souhaite de joyeuses fêtes de Noël en dépit des circonstances bien inquiétantes cette année encore !
      Je t’embrasse.
      Annie

  5. L’enfance est douce et parfois difficile, tous ces tournants furent parfois des arrachements, mais un jour ton prince est venu et ça change tout, heureusement !
    Bisous Annie

    1. Bonjour Marine,
      Après de nombreux déménagements ma vie s’est retrouvée très, très banale et calme au possible !
      Bonnes fêtes de fin d’année Marine et bisous.
      Annie

  6. Si beaux ces coquelicots !
    Un nouveau venu en cette période quel bonheur. Mon fils ainé aussi en janvier aura pour la première fois un ou une petite fille, pour moi ils seront loin, hélas…

    1. Bonjour Marine et merci ! Chez nous une autre petite ! Ils sont au Luxembourg c’est loin aussi hélas !
      Gros bisous.
      Annie

  7. Ton poème est très percutant , plein d’énergie , j’ai dû reprendre mon souffle après l’avoir lu . Je pense que c’est la strophe sur la pension qui est nouvelle . La dernière strophe est un beau sourire à la vie .

    1. Bonjour Marco,
      Oui c’est en effet la période pension en Bretagne qui manquait !! Le Chant Royal est long pour ne pas se perdre entre les strophe et les rimes ! Je n’en avais écrit qu’un jusqu’alors pour cette raison !
      Je te remercie d’être venu relire et te souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année !
      Annie

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