Mes résultats de la SPAF, concours régional de poésie.

Voici mes derniers prix de poésie à la suite du concours régional de poésie 2024 qui s’est déroulé à Chasseneuil du Poitou le 27 avril 204 ! Merci au jury !

 

 

 

Mes cadeaux :

 

L’un des poèmes primés  devant commencer par : « Hier la nuit d’été qui nous prêtait…  »

 

Nuit d’été

Hier la nuit d’été qui nous prêtait main forte,
Pour apaiser le feu d’un soleil violent
Ouvrit un pan du ciel et toute sa cohorte
D’étoiles en bouquets au reflet cajolant.

Le croissant d’une lune, offert en paysage,
Nous rendit l’appétit que nous avions perdu,
A force d’éponger la sueur d’un visage
Qui regrettait déjà le solstice attendu !

Oh quel bonheur pourtant quand la saison crépite
Entre les blés dorés et le coquelicot,
Et l’on aime ce cœur qui doucement palpite
Dès qu’une silhouette adopte un caraco !

Ainsi je me souviens de certains soirs d’orage
Qui nous menaient dehors jusqu’à minuit passé,
D’entendre un grondement nous ne prenions ombrage,
Le spectacle était tel que nul n’était pressé !

Afin de mieux dormir on ouvrait la fenêtre,
Chaque chuchotement berçait notre sommeil
Jusqu’à ce que le jour, tout heureux de renaître,
Ajoute à ses pinceaux le rose et le vermeil !

Annie Poirier

 

 

 

Le Maillet : La vie.

 

La vie

La vie est un jardin aux multiples couleurs,
Elle se vêt de rose un jour de renaissance,
Abandonne le gris aux nuages leurs,
En préférant le bleu pour une quintessence.

Et puisque le printemps fait rire mille fleurs,
La vie est un jardin aux multiples couleurs,
Où l’on cueille avec soin quelques brins d’immortelles,
Des grappes de lilas parfumant leurs dentelles.

Dans l’été qui rayonne, aux premières chaleurs,
Tous les prés reverdis charment les pâquerettes ;
La vie est un jardin aux multiples couleurs,
Pissenlits, boutons d’or poudrent leurs collerettes.

Quand l’automne jaillit entre soleil et pleurs,
Il est temps de penser à réveiller la flamme,
Bien avant que l’hiver noircisse corps et âme ;
La vie est un jardin aux multiples couleurs !

Annie

Le sonnet à clausules : Les moineaux du matin.


Les moineaux du matin

Les moineaux ce matin, dessous la verte branche,
Frétillent de plaisir, se gavent de bonheur ;
De ce tableau vivant je me fais moissonneur,
J’en croque chaque jour une nouvelle tranche !

Mon rêve omniprésent, derrière eux se retranche ;
Comment ne pas sourire à ce camp butineur ?
Vermisseaux, brins de paille et qu’importe l’honneur !
Car avides de tout, ont la gaîté bien franche,
Les moineaux du matin !

Une bagarre éclate entre deux chenapans,
Là je dois avouer que mes pauvres tympans
N’étaient pas encor prêts pour la feinte querelle !

Aussi malins que vifs, ils sont déjà partis…
Je vois à mon bosquet couvert de plumetis
Que demain reviendront mimer la chanterelle,
Les moineaux du matin !

Annie

Le sonnet à kyrielle : Curieuse politique.

Curieuse politique !

Tandis que nous grognons contre la politique
Les genêts des talus laissent couler de l’or,
Leur générosité n’est pas diplomatique
Ne craignant de montrer tout l’envers d’un décor !

La marguerite accourt en ce lieu fantastique,
Où rient la pâquerette et le gai bouton-d’or ;
Chacun trouve sa place en respectant l’éthique,
Ne craignant de montrer tout l’envers d’un décor !

Les ajoncs généreux ont déversé leur bourse
Et dorment maintenant couchés sur leur ressource,
Ne craignant de montrer tout l’envers d’un décor !

Comme il faut bien aussi qu’un peu le monde bouge,
Gentil Coquelicot veut voir la vie en rouge
Ne craignant de montrer tout l’envers d’un décor !

Annie

Le sonnet français : Mauvaise humeur.

Mauvaise humeur

Dans l’air humide et frais, je promène ma peine,
Celle d’avoir perdu cette complicité
Qui nous liait tous deux dans un monde ouaté,
Beaucoup plus doux encor que la plus douce penne !

Désormais l’habitude a refermé le pêne,
Je demeure blottie en mon anxiété,
Maintenant que le temps, dans sa frivolité,
Flatte d’autres minois et me sourit à peine…

Je n’oublierai jamais cette jeune épousée,
Au regard ébloui d’être plus courtisée
Que la rose en jupon qui lentement se meurt.

Quand l’avenir n’est plus qu’un éclat de bohème,
Je me dois de calmer cette mauvaise humeur,
En chassant le cafard des mots de ce poème !

Annie

La Terza-Rima : Dans tes yeux.

Dans tes yeux

Dans tes yeux j’aimerais, à la frange d’un ciel,
Cueillir mille couleurs et des morceaux d’étoile
Pour les mettre en bouquets en un flux glaciel,

Celui de mon chagrin dès qu’il trempe la toile
Des songes du passé qu’enveloppe une peur,
Dormant sous l’édredon d’une lune sans voile.

Ton regard si brûlant, tel un bain de vapeur,
Ramènerait la joie au milieu d’une lice
Comme un frisson d’amour qui se voudrait trappeur !

Hypnotisée ainsi je me ferais complice
De ce désir lové dans ton clin d’œil mutin,
Prolongeant à plaisir l’adorable supplice !

Puis la nuit glisserait sur ton doigt de satin
La chaleur d’un baiser au doux chant des mésanges
Que tu déposerais sur ma bouche au matin,

A l’heure où Séléné rappelle tous ses anges.

Annie

Le Zegel : Premier réveil de la nature.

Premier réveil de la nature

Oh comme il est joli le cœur de la jonquille
Souriant au printemps qui déjà se maquille,
Prêt à pointer le nez de sa tendre coquille
Dès qu’un rayon plus chaud s’élève à l’horizon !

Comme il est guilleret le chant de la mésange,
Qui de sa plume bleue, aussi douce qu’un ange,
M’invite à préparer la nouvelle vendange
D’un chapelet de vers et son exhalaison !

Et ce nouveau chaton poudrant sa collerette
N’est-il pas prometteur de nouvelle amourette,
Dès qu’un gai bouton-d’or, face à la pâquerette,
Éclaire les prés verts plus fort que de raison ?

Quant au camélia, fringant comme une rose,
Il est bien le premier à taquiner ma prose,
Tandis qu’un mimosa, quittant son air morose,
Parfume mon jardin jusqu’à la pâmoison !

Annie Poirier

Le sonnet marotique : Espoir

*

Notes d’espoir

 La grisaille est partout, même mon lavandin
Semble prêt à gémir durant sa longue veille,
Le cyclamen aussi, qu’un noir corbeau réveille,
Peine à mettre en valeur son beau vertugadin !

Mais ce matin je vois au fond de mon jardin,
Le fringant mimosa déployer la merveille
D’un bouquet de splendeur, que mon regard surveille,
Pressé de voir partir l’hiver et son gourdin !

Voici donc que l’espoir, lassé de sa voilette,
Renaît avec le jour, peaufinant sa toilette,
Dès qu’un rayon doré fait chanter les oiseaux !

Et quand enfin la nuit berce sa somnolence,
La nature en secret, pour broder le silence,
Déroule avec amour les fils de ses fuseaux !

Annie

Le Rondel : Être femme.

Tableau de mon amie Christiana Moreau

Être femme

Je suis heureuse d’être femme,
D’avoir acquis la liberté,
Un corps pour la maternité,
Et, je l’espère, une belle âme !

Honte à celui qui lors proclame :
« Chétive est la féminité ! »
Je suis heureuse d’être femme,
D’avoir acquis la liberté !

Mais si trop souvent je m’enflamme,
C’est face à cette humilité,
Quand un regard privé d’été
Fait sangloter mon épigramme !
Je suis heureuse d’être femme !

Annie

Prémices de l’hiver

C’est un nuage rose amoureux d’une étoile,
Qui flotte chaque soir au fil de l’horizon,
Tandis que les plus gris, voguant en garnison
Ont déjà pris le large en hissant la grand voile…

Et j’attends chaque jour qu’enfin il se dévoile
A mon regard gourmand de tendre frondaison ;
Nous voilà désormais à la morte-saison,
Gommant tous mes espoirs de voir fleurir la toile !

Je scrute alors le ciel en quête de bonheur,
Tout est sombre ou figé dans une triste brume,
Adieu belle hirondelle et papillon flâneur !

Les matins sont frisquets, même le temps s’enrhume,
Bientôt bonhomme hiver, étrange promeneur,
Parfumera les nuits d’une note d’agrume !

Annie Poirier