Archives de catégorie : Photos

Le Doublet : Octobre.

Octobre

Cyclamen mon ami, te voici de nouveau !
Après avoir souri sous le ciel qui rayonne,
Tu renais quand la feuille au jardin tourbillonne,
Avant les jours frileux, tisse ton écheveau !

L’oiseau n’a plus de nid, volant de branche en branche,
Il chante le soleil qui pâlit doucement
Quand le nuage gris, sans aucun sentiment,
Gomme tous les espoirs, comme un fil qu’on débranche !

Bientôt le chrysanthème, à l’ombre d’un caveau,
Aux cheveux plus bouclés que ceux d’une lionne,
Enchantera les lieux d’une humeur frétillonne
Pour nous faire oublier les pleurs du caniveau…

Et dans le vent follet la douceur se retranche
Afin de laisser place au plus beau flamboiement,
Celui d’une nature avant le dénouement
De la saison d’automne et de sa poigne franche !

Annie

Le sonnet marotique : Début d’automne.

Début d’automne

Oh le beau champignon ! est-ce une coulemelle ?
Vite, allons dans les bois récolter le trésor,
D’un automne attentif à nous offrir son or,
Tandis que le ciel bleu doucement se pommelle !

Quelques feuilles déjà s’amusent pêle-mêle
A former sur le sol, dans un dernier essor,
Un somptueux tapis pour conjurer le sort
D’un été plutôt las de traîner la semelle !

L’hirondelle a choisi de suivre son instinct,
Comme il va nous manquer son joyeux baratin,
Mais Rouge-gorge est là pour nous égayer l’âme !

Bientôt le jour sera plus court que de raison,
Il faudra réveiller de l’âtre le tison,
Et l’espoir reviendra se chauffer à sa flamme !

Annie Poirier

Le sonnet marotique : Mystérieuse nuit.

Merci à mon amie de plume, Maria pour sa superbe mise en page de mon poème  !

Mystérieuse nuit

Pendant que nous dormons, la nuit sort sa dentelle ;
Les masques de velours, riches de leur instinct,
Dessinent dans le noir les nœuds d’un serpentin,
Qu’un indiscret reflet chahute et démantèle.

Tout un peuple animal, sous le ciel qui constelle,
S’apprête à recueillir sa part d’un grand festin,
Que chaque noctambule, avant l’or du matin,
Tente de dénicher sous un pied de sautelle…

La belle lune rousse ajoute au vers luisant
Le pouvoir d’éclairer le mystère apaisant
De Nyx dont les froufrous câlinent un nuage !

Quand bien même frétille un pauvre moucheron
Pris au piège mortel d’un savant napperon,
Dès que le soir s’endort, le jour reprend l’ouvrage !

Annie

Stances pour le mariage de ma fille !

Pour Fanny, pour Julien

Joli bouton de fleur, toi miracle absolu,
L’hiver était si blanc, que ton cri de victoire,
Charma tous les flocons et tout un auditoire,
Les parents, les amis, le nuage joufflu !

La vie à la maison prit une autre tournure,
Deux yeux malicieux prédisaient l’avenir,
Bien loin d’imaginer que des mois à venir,
Nous n’étions qu’au début de la grande aventure !

Sportive dans le sang, puisque tu marchas tôt,
Tu suivis ton grand frère au pas de gymnastique ;
La poutre, le cheval et la danse artistique,
Me conduisaient sans cesse à prendre la photo !

Quant à papa bien sûr, habile bricoleur,
Tout fier des qualités de notre benjamine,
Il installa sitôt, en plus d’un trampoline,
De curieux agrès pour encor plus d’ampleur !

Ainsi coula le temps entre pommiers et roses,
L’école, les copains, maintes activités,
Comblaient ton appétit en marge des étés,
Quand Vendée et Corrèze ourlaient leurs primeroses…

Au lieu dit La Chapelle, au milieu des chevaux,
Quand toi tu jubilais sur ta noble monture,
Nous te suivions à pied, craignant la courbature,
Je n’oublierai jamais tous ces jours estivaux.

Dans un célèbre Parc, ce fut l’apothéose,
Au paradis des fous de spectacles vivants,
Après avoir testé des rôles captivants,
C’est pour le flamenco qu’eut lieu la belle osmose !

Il fallait bien qu’un jour se brise un peu le lien,
Angoulême et son art avait l’âme occitane,
Tu dansas plus encor ma petite gitane,
Ton charme fit craquer notre gentil Julien !

Un premier rendez-vous pour te conter fleurette,
Beaucoup d’autres, c’est sûr, on ne se doutait pas
Qu’on devrait rajouter un couvert aux repas,
Et que le ciel ému bénirait l’amourette !

En plein cœur du bocage, il est une maison,
Qui garde vos secrets dans un écrin de pierre,
Se montrant cependant toujours hospitalière,
Elle s’ouvre aux amis, qu’importe la saison !

Bazoges et Jallais, en passant par Mortagne,
Madère pour l’été, sont vos lieux favoris ;
On ne peut pas toujours annoncer le ciel gris,
Vous aimez tous les deux taquiner la montagne !

Si l’amour est sincère, il réclame le fruit,
Et quand l’enfant paraît tout le monde est aux anges,
Une petite Alba fait chanter les mésanges,
Tandis que le silence applaudit le doux bruit !

Et quant à toi, Julien, heureux du babillage,
Perché sur l’île aux fleurs, dès que minuit sonna,
Tu déclaras ta flamme à ta Séraphina,
En lui passant l’anneau, gage de mariage !

Tous ici réunis pour cet engagement,
Nous vous offrons nos vœux et leur flot de tendresse,
Vive ce jour sacré que le bonheur caresse,
Il a plus de valeur qu’un cœur de diamant !

Annie

Le sonnet marotique : Mortagne Sur Sèvre, verte commune.

Mortagne, verte commune

Que j’aime la douceur de ma verte commune,
Ses ruelles en pente, aux vieux logis charmants,
Qui gardent les secrets de ces anciens amants,
Dont les cœurs endormis renaissent à la brune !

A l’heure où le château fait sa cour à la lune,
On peut apercevoir d’étranges chatoiements ;
Le ciel vient y cueillir perles et diamants,
Chaque muret de pierre affiche sa fortune !

Quand le clocher joyeux taquine le lointain,
La place de l’église attend l’or du matin
Pour que renaisse encor l’âme des maisonnettes.

Mardi, c’est le marché, chacun presse le pas,
Qu’importe la saison, goûteux sont ses appas,
Surtout les jours bénis de tendres chansonnettes !

Annie

Le sonnet marotique : L’ouverture des Jo.

L’ouverture des JO 2024

C’est à coups de millions qu’on a lancé les jeux,
Mais la Seine a pleuré de ses plus tendres larmes,
Craintive, évidemment, face aux tristes alarmes,
Que la presse attisait en lançant les enjeux !

Le jour est arrivé sous un ciel nuageux,
Une foule en liesse à l’abri des gendarmes,
Cherchait à contempler des roses et des parmes,
Moi je n’enviais pas tous ces gens courageux !

J’ai tenté de lutter contre la somnolence,
Car pour le mauvais goût nous gagnons l’excellence,
Seule la tour Eiffel garda son bel humour !

Ce n’est que vers la fin qu’eut lieu l’apothéose
Quand une voix célèbre, au doux parfum de rose,
Consola notre France avec l’hymne à l’amour !

Annie

Le sonnet marotique : Espoir.

Espoir

Je traîne du passé de nombreuses blessures,
Chatouillant mon esprit en ces jours estivaux,
Mais comment dénouer tous ces vieux écheveaux
Sans réveiller en plus mille et une morsures ?

Il me faudrait bannir ces anciennes fissures,
Pour récolter sans fin tout l’or des jours nouveaux !
J’ai tant pérégriné par les monts, par les vaux,
Que mes vieux souvenirs souffrent de moisissures.

Suffira-t-il cet air doux et mélodieux ?
Ce papillon valseur et ce ciel radieux,
Me verront-t-ils sourire à l’oiseau qui chantonne ?

Et cette fleur exquise en son exhalaison,
Suffira-telle aussi pour que ma guérison
Épouse enfin l’espoir en robe de cretonne ?

Annie

Le sonnet irrationnel : Symphonie du matin.

Symphonie du matin

J’ai vu le merle noir sur la clôture blanche,
Me lancer son clin d’œil pendant que sur la clenche,
Ma main tout doucement retenait son frisson.

Comme il est beau l’oiseau quand il n’est pas en cage !

J’ai suivi son envol par dessus mon buisson,
Madame l’attendait près de la grenadille,
Retenant dans son bec un morceau de brindille,
Tandis qu’une mésange ajustait sa chanson !

Comme il est beau l’oiseau quand il n’est pas en cage !

Un pigeon roucoulant, dans son veston bleuté,
Croisait sans un regard la grise tourterelle,
Et le ciel attendri, pour fêter l’hirondelle,
Dans un regain d’amour peaufinait sa beauté !
Comme il est beau l’oiseau quand il n’est pas en cage !

Annie

La Gérardine : Éternelle nostalgie.

Éternelle nostalgie

Ne plus penser à rien qu’à l’oiseau qui chantonne,
Oublier du passé tous les jours anxieux,
Préférer l’éventail des couleurs de l’automne
Pour mieux vivre au présent un rêve gracieux,
Celui qui me convie à la lande bretonne.

Mais mon esprit frondeur, un rien malicieux,
Me ramène sans cesse à ma terre natale,
Où le soleil brûlant bien plus audacieux,
Réveille mon besoin d’être sentimentale !

Voici qu’un doux regret dansant à l’horizon,
Afin de m’envoûter, sort son arme fatale,
Ce rappel est si fort que j’en perds la raison !

Faut-il donc qu’à nouveau, sous un ciel qui moutonne,
Je déguste à plaisir ce terrible poison,

N’avoir pour seul bonheur qu’un refrain monotone !

Annie

Le pantoum : A ma couronne de communion !

A ma couronne de communion !

Près d’un jupon de marguerite,
Je pense à toi père chéri.
Le printemps sort de sa guérite,
Déjà le crocus a souri.

Je pense à toi père chéri,
Te souviens-tu de ma couronne ?
Le gros nuage s’est tari,
L’air est plus doux, le chat ronronne.

Te souviens-tu de ma couronne ?
Les fleurs des champs sont en satin ;
Hommage à toi sainte patronne,
Le clocher bruit dans le lointain.

Les fleurs des champs sont en satin,
A la porte de notre église.
Sous un vitrail diamantin,
L’oiseau lance une vocalise.

A la porte de notre église,
Tu m’as conduite par la main.
Puisque l’hiver fait sa valise,
On sait qu’il fera beau demain !

Tu m’as conduite par la main,
Ta fleur était ma favorite !
On sait qu’il fera beau demain,
Près d’un jupon de marguerite !

Annie