Archives de catégorie : Poèmes

Le sonnet marotique : Mortagne Sur Sèvre, verte commune.

Mortagne, verte commune

Que j’aime la douceur de ma verte commune,
Ses ruelles en pente, aux vieux logis charmants,
Qui gardent les secrets de ces anciens amants,
Dont les cœurs endormis renaissent à la brune !

A l’heure où le château fait sa cour à la lune,
On peut apercevoir d’étranges chatoiements ;
Le ciel vient y cueillir perles et diamants,
Chaque muret de pierre affiche sa fortune !

Quand le clocher joyeux taquine le lointain,
La place de l’église attend l’or du matin
Pour que renaisse encor l’âme des maisonnettes.

Mardi, c’est le marché, chacun presse le pas,
Qu’importe la saison, goûteux sont ses appas,
Surtout les jours bénis de tendres chansonnettes !

Annie

Le sonnet marotique : L’ouverture des Jo.

L’ouverture des JO 2024

C’est à coups de millions qu’on a lancé les jeux,
Mais la Seine a pleuré de ses plus tendres larmes,
Craintive, évidemment, face aux tristes alarmes,
Que la presse attisait en lançant les enjeux !

Le jour est arrivé sous un ciel nuageux,
Une foule en liesse à l’abri des gendarmes,
Cherchait à contempler des roses et des parmes,
Moi je n’enviais pas tous ces gens courageux !

J’ai tenté de lutter contre la somnolence,
Car pour le mauvais goût nous gagnons l’excellence,
Seule la tour Eiffel garda son bel humour !

Ce n’est que vers la fin qu’eut lieu l’apothéose
Quand une voix célèbre, au doux parfum de rose,
Consola notre France avec l’hymne à l’amour !

Annie

Le sonnet marotique : Espoir.

Espoir

Je traîne du passé de nombreuses blessures,
Chatouillant mon esprit en ces jours estivaux,
Mais comment dénouer tous ces vieux écheveaux
Sans réveiller en plus mille et une morsures ?

Il me faudrait bannir ces anciennes fissures,
Pour récolter sans fin tout l’or des jours nouveaux !
J’ai tant pérégriné par les monts, par les vaux,
Que mes vieux souvenirs souffrent de moisissures.

Suffira-t-il cet air doux et mélodieux ?
Ce papillon valseur et ce ciel radieux,
Me verront-t-ils sourire à l’oiseau qui chantonne ?

Et cette fleur exquise en son exhalaison,
Suffira-telle aussi pour que ma guérison
Épouse enfin l’espoir en robe de cretonne ?

Annie

Arts et Lettres 2024.

Mes résultats des Arts et Lettres 2024 !

Le poète et l’automne

Je suis face à ma page blanche,
L’été s’enfuit, l’automne preux,
Offre son or en avalanche,
D’un geste tendre et chaleureux,
Dès qu’il se vêt de tons cuivreux !
Muse, quittons notre chaumière,
Mon cœur adore être amoureux,
Il fait si bon dans la clairière !

Avant que le soleil ne flanche,
Cueillons tous les fruits savoureux,
Il reste du pain sur la planche,
Tant que le ciel est généreux !
Vite une plume, un chemin creux,
Il faut récolter la lumière
Des derniers soirs bien doucereux ;
Il fait si bon dans la clairière !

Bientôt l’hiver de sa palanche,
Rendra l’oiseau plus miséreux.
Il fera froid dessus la branche,
Et quand le sol sera givreux,
Fée et lutin diront entre eux
Qu’un songe de rose trémière
Serait utile aux malheureux ;
Il fait si bon dans la clairière !

Poète ne sois pas peureux !
Sème ta rime printanière,
Tes vers renaîtront plus nombreux,
Il fait si bon dans la clairière !

Annie

Le sonnet irrationnel : Symphonie du matin.

Symphonie du matin

J’ai vu le merle noir sur la clôture blanche,
Me lancer son clin d’œil pendant que sur la clenche,
Ma main tout doucement retenait son frisson.

Comme il est beau l’oiseau quand il n’est pas en cage !

J’ai suivi son envol par dessus mon buisson,
Madame l’attendait près de la grenadille,
Retenant dans son bec un morceau de brindille,
Tandis qu’une mésange ajustait sa chanson !

Comme il est beau l’oiseau quand il n’est pas en cage !

Un pigeon roucoulant, dans son veston bleuté,
Croisait sans un regard la grise tourterelle,
Et le ciel attendri, pour fêter l’hirondelle,
Dans un regain d’amour peaufinait sa beauté !
Comme il est beau l’oiseau quand il n’est pas en cage !

Annie

La Gérardine : Éternelle nostalgie.

Éternelle nostalgie

Ne plus penser à rien qu’à l’oiseau qui chantonne,
Oublier du passé tous les jours anxieux,
Préférer l’éventail des couleurs de l’automne
Pour mieux vivre au présent un rêve gracieux,
Celui qui me convie à la lande bretonne.

Mais mon esprit frondeur, un rien malicieux,
Me ramène sans cesse à ma terre natale,
Où le soleil brûlant bien plus audacieux,
Réveille mon besoin d’être sentimentale !

Voici qu’un doux regret dansant à l’horizon,
Afin de m’envoûter, sort son arme fatale,
Ce rappel est si fort que j’en perds la raison !

Faut-il donc qu’à nouveau, sous un ciel qui moutonne,
Je déguste à plaisir ce terrible poison,

N’avoir pour seul bonheur qu’un refrain monotone !

Annie

Le pantoum : A ma couronne de communion !

A ma couronne de communion !

Près d’un jupon de marguerite,
Je pense à toi père chéri.
Le printemps sort de sa guérite,
Déjà le crocus a souri.

Je pense à toi père chéri,
Te souviens-tu de ma couronne ?
Le gros nuage s’est tari,
L’air est plus doux, le chat ronronne.

Te souviens-tu de ma couronne ?
Les fleurs des champs sont en satin ;
Hommage à toi sainte patronne,
Le clocher bruit dans le lointain.

Les fleurs des champs sont en satin,
A la porte de notre église.
Sous un vitrail diamantin,
L’oiseau lance une vocalise.

A la porte de notre église,
Tu m’as conduite par la main.
Puisque l’hiver fait sa valise,
On sait qu’il fera beau demain !

Tu m’as conduite par la main,
Ta fleur était ma favorite !
On sait qu’il fera beau demain,
Près d’un jupon de marguerite !

Annie

Le sonner marotique : Printemps

Printemps

Le temps est revenu de voir s’ouvrir les roses,
De gagner les bosquets où les amants fidèles,
S’en vont main dans la main guetter les hirondelles,
Ou cueillir du bonheur, maintes dentelles roses.

Adieu les jours frileux ! Adieu tristes névroses !
Bientôt refleuriront les belles muscadelles,
Nous n’aurons plus besoin d’allumer les chandelles,
Car les jours seront longs au pied des primeroses !

Les matins sont en or, les cieux sont diamants,
Ô mois des mariés que vous êtes charmants !
On se doit d‘être heureux au son des campaniles.

Voici venir aussi les plus belles chansons
Qui, sous les feux du ciel, bénissent les moissons
Mêlant leur voix profonde aux notes juvéniles.

Annie

Le Maillet : La vie.

 

La vie

La vie est un jardin aux multiples couleurs,
Elle se vêt de rose un jour de renaissance,
Abandonne le gris aux nuages leurs,
En préférant le bleu pour une quintessence.

Et puisque le printemps fait rire mille fleurs,
La vie est un jardin aux multiples couleurs,
Où l’on cueille avec soin quelques brins d’immortelles,
Des grappes de lilas parfumant leurs dentelles.

Dans l’été qui rayonne, aux premières chaleurs,
Tous les prés reverdis charment les pâquerettes ;
La vie est un jardin aux multiples couleurs,
Pissenlits, boutons d’or poudrent leurs collerettes.

Quand l’automne jaillit entre soleil et pleurs,
Il est temps de penser à réveiller la flamme,
Bien avant que l’hiver noircisse corps et âme ;
La vie est un jardin aux multiples couleurs !

Annie

Le sonnet à clausules : Les moineaux du matin.


Les moineaux du matin

Les moineaux ce matin, dessous la verte branche,
Frétillent de plaisir, se gavent de bonheur ;
De ce tableau vivant je me fais moissonneur,
J’en croque chaque jour une nouvelle tranche !

Mon rêve omniprésent, derrière eux se retranche ;
Comment ne pas sourire à ce camp butineur ?
Vermisseaux, brins de paille et qu’importe l’honneur !
Car avides de tout, ont la gaîté bien franche,
Les moineaux du matin !

Une bagarre éclate entre deux chenapans,
Là je dois avouer que mes pauvres tympans
N’étaient pas encor prêts pour la feinte querelle !

Aussi malins que vifs, ils sont déjà partis…
Je vois à mon bosquet couvert de plumetis
Que demain reviendront mimer la chanterelle,
Les moineaux du matin !

Annie