Les moineaux du matin
Les moineaux ce matin, dessous la verte branche,
Frétillent de plaisir, se gavent de bonheur ;
De ce tableau vivant je me fais moissonneur,
J’en croque chaque jour une nouvelle tranche !
Mon rêve omniprésent, derrière eux se retranche ;
Comment ne pas sourire à ce camp butineur ?
Vermisseaux, brins de paille et qu’importe l’honneur !
Car avides de tout, ont la gaîté bien franche,
Les moineaux du matin !
Une bagarre éclate entre deux chenapans,
Là je dois avouer que mes pauvres tympans
N’étaient pas encor prêts pour la feinte querelle !
Aussi malins que vifs, ils sont déjà partis…
Je vois à mon bosquet couvert de plumetis
Que demain reviendront mimer la chanterelle,
Les moineaux du matin !
Annie