Archives mensuelles : novembre 2022

Stances : Les bienfaits d’un sourire.

Les bienfaits d’un sourire

La beauté d’un visage est un cadeau du ciel
Qui, dès le plus jeune âge, attendrit la famille
Cherchant à deviner sur la verte ramille
L’héritage béni d’un don essentiel !

On peut être bien fait sans se montrer aimable,
Le miroir d’un regard trahit l’esprit boudeur,
En cultivant sans cesse une telle froideur,
On se retrouve seul, c’était inévitable !

Que serait l’univers privé de son soleil,
De la lune en croissant, qui nourrit le poète,
Éclaire chaque nuit d’une aura mignonnette,
Souriante et mutine en son simple appareil ?

Ainsi notre sourire est bouquet d’espérance,
Qu’il soit timide ou franc, il demeure festin
Pour celui qui reçoit dans les bras d’un matin,
En plus de l’astre d’or, ce cadeau d’excellence !

Affectueux parfois, il guérit le chagrin,
Quand il est enjôleur, évidemment on l’aime,
S’il se montre éclatant, il mérite un poème,
Une place de roi dans mon alexandrin !

Annie Poirier

Le Double sonnet : Au vide grenier.

Au vide grenier

Parmi les bibelots, elle attendait, sereine,
Que mon œil avisé découvre une splendeur,
Qui bien discrètement rayonnait de candeur,
La statuette avait la grâce d’une reine !

J’allais abandonner ma quête souveraine,
Il ne me restait plus qu’un tout dernier vendeur
Pour satisfaire un peu mon cerveau baroudeur,
C’est là que je la vis ma petite sirène !

Était-ce une copie au style évocateur,
D’un artiste complet, dont tout l’art du sculpteur,
Avait de ses doigts d’or façonné la déesse ?

Sans doute un peu de plâtre et beaucoup de talent
Pour vendre à petit prix ce travail excellent…
Ma main cueillit l’objet avec délicatesse !

Aphrodite d’ Almicare Santini

Il arrive parfois que l’esprit se méprenne,
Bien loin d’imaginer que la douce rondeur,
Avait pris dans ma main un peu plus de lourdeur,
De ce divin objet je devins la marraine !

Quatre euros seulement, comme en tête foraine,
J’avais su diriger mon être baladeur
Vers un corps en albâtre, à la sage impudeur,
Qui sur mon vieux buffet jouerait la suzeraine !

Sous les pieds d’Aphrodite un nom de créateur,
Ajouta de la joie au nouvel amateur,
Que j’étais devenue avec force prouesse !

Ce Santini devait aimer le vers galant,
Pour avoir façonné ce regard si troublant,
Avec autant d’amour que d’intime tendresse !

Annie Poirier