Archives mensuelles : décembre 2023

Les stances : La ronde des mois.

La ronde des mois

Déjà janvier s’avance en son bel artifice,
Enveloppé d’espoir et de brouillard givrant ;
Il brise du passé chagrins et maléfice
Puis il quitte la scène heureux et délirant.

Arrive février dans son manteau d’hermine
Qui transforme le bois en un monde enchanteur,
Fige le cyclamen, même la cardamine,
Dans l’attente d’un mars toujours à la hauteur !

Avril a son coucou, mai ses mille clochettes,
Chacun d’eux s’évertue à réveiller les cœurs,
Et lorsque l’on entend crépiter les branchettes,
C’est que juin rayonnant savoure ses liqueurs !

Et s’enflamme juillet de l’aube au crépuscule
Pour rester grand vainqueur des plus belles moissons
Que l’on déguste en août, en pleine canicule,
En attendant du soir deux zestes de frissons.

Sur les fils de septembre, on voit une hirondelle,
Se délecter déjà du grand rassemblement,
Tandis que les moineaux, d’un habile coup d’aile,
Surveillent de la treille, octobre au firmament.

Novembre épouse l’or du plus beau chrysanthème
Dès que la feuille meurt sous l’arbre décharné,
Jusqu’à ce que décembre attise une bohème
Pour réchauffer la crèche où dort un nouveau-né !

Annie

Stances : Le chant des vagues.

Un grand MERCI à mon amie de blog, Marie ( regard ) pour le prêt de sa sublime photo, le phare de Ploumanac’h !

Le chant des vagues

Je marche sur le sable en quête de silence,
Celui qui fait danser l’océan baroudeur,
Quand les flots brusquement maîtrisent leur ardeur,
Et que la vague enfin berce sa nonchalance.

Le clapotis de l’eau caresse les galets,
A la voix du grand large, étonnamment muette,
S’ajoute bien souvent le cri d’une mouette,
Avant qu’elle ne plonge au milieu des reflets.

Sur le sable en sueur, des crabes en déroute,
En marchant de travers regagnent leur rocher,
Que l’écume aussitôt s’amuse à dénicher
Dès qu’elle étale au loin son jupon qui froufroute !

Voilà que maintenant mes deux pieds font trempette,
Neptune s’est lassé de l’éternel refrain,
Il en veut plus encor, cymbale et tambourin,
Et pourquoi pas aussi l’éclat d’une tempête ?

Venant de l’horizon, la mer dans son galop,
Chahute un peu la vague et la sort de son rêve,
Il lui faut désormais se presser vers la grève,
Pour marier sa note au chant du matelot !

Annie 

Le Zegel : Soleil de décembre.

Soleil de décembre

Un soleil de décembre a doré ma palette
Qui, lasse de grisaille, ajustant sa voilette
En signe de grand deuil, pleurait la violette,
L’hirondelle jolie et le joyeux pinson.

J’ai plongé mon esprit dans ce rai de lumière
Pour éclairer les murs de ma tendre chaumière
Tout en rêvant d’amour et de rose trémière ;
Le silence riait en sifflant sa chanson !

C’est à ce moment-là qu’une muse aquarelle
Me souffla quelques vers, dont la rime si frêle,
Caressa mon matin d’un vol de tourterelle
En déposant sa plume en haut de mon buisson !

Tendrement j’ai cueilli cette offrande divine,
Afin de la plonger dans l’aube qui ravine
Entre les pans d’un jour aux éclats d’olivine,
Puis j’ai repris espoir sans crainte et sans frisson !

Annie