Archives mensuelles : décembre 2022

Le sonnet français : Retrouvons nos valeurs.

Retrouvons nos valeurs

Entre l’âne et le bœuf, le bonhomme et son renne,
On ne sait que choisir, plus rien n’est vérité,
Les symboles d’antan et leur humilité,
Se retrouvent bannis dans le cœur d’une arène.

Plus de crèche au village, et la croix souveraine
Doit se monter discrète en la nativité,
Tandis que d’autres dieux de leur stupidité
Sèment à tout venant la plus mauvaise graine !

C’est ainsi que l’on voit la foule s’embraser
Pour de fausses valeurs qui vont fanatiser
Un grand peuple naïf embourbé dans sa fange…

Qu’importe la croyance, il faut savoir cueillir
Le silence et la paix que nous offre une grange,
Dont la simplicité pousse à se recueillir !

Annie

Le sonnet marotique : Une curieuse année.

BLOG EN PAUSE

Joyeuses fêtes de Noël à tous !

Sculpture de mon amie Christiana Moreau

Une curieuse année

Déjà l’an se termine en gerbes de douleurs,
Que l’actualité verse à qui veut l’entendre ;
On aimerait pourtant, d’un refrain riche et tendre,
Apercevoir demain et ses doigts ciseleurs…

On observe les cieux, figés dans leurs pâleurs,
En guettant l’astre d’or qui lors se fait attendre,
Rien de tel en effet, pour enfin se détendre,
Qu’un morceau de lumière et ses mille couleurs !

Pour ne pas succomber au cafard qui se traîne,
On appelle au secours le bonhomme et son renne,
Dont la douce légende apaise un peu le cœur !

Et quand le Berger luit plus qu’à son habitude,
C’est que Noël est là, fort de sa quiétude,
Tandis que le canon crache encor sa rancœur…

Annie Poirier

Le Chant Royal : Pages de vie.

J’avais déjà publié ce Chant Royal mais il manquait une strophe, la cinquième, permettez que je le remette donc en son entier !

Pages de vie

Comment conter ma petite existence
Qui débuta dans l’ombre d’un marin ?
De ma vie à Toulon j’ai souvenance
De magnifiques champs de romarin !
Hélas, un jour je dus quitter la terre,
J’avais fini ce cours élémentaire,
Où l’on apprend le bon cheminement…
Grand-mère m’accueillit bien tendrement ;
Pour compenser l’absence maternelle,
Elle m’offrit très chaleureusement,
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile.

A ses côtés rien n’était pénitence,
Je n’éprouvais ni cafard, ni chagrin
J’en oubliais de mes parents l’absence
Pour profiter d’un nouvel air marin.
Mis au placard son habit militaire,
Mon père auréolé de son mystère,
Choisit de force un autre embarquement.
Il fallut donc partir évidemment,
Mais où trouver la ville industrielle,
Un autre nid, un joli firmament,
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile ?

Durant deux ans ce fut la providence,
A Montignac ma vie allait bon train ;
J’acquis enfin la belle indépendance,
Là-bas le ciel était toujours serein…
Trop jeune encor pour être autoritaire,
Je regrettais cet instant sédentaire
Quand s’arrêta le bel envoutement.
On quitta tout, le chien, le logement,
Sans doute ailleurs la nature est fidèle,
Et l’on y trouve avec apaisement,
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile.

Au Paraguay, douce fut la sentence,
Si l’astre d’or était le suzerain,
Les flamboyants avaient belle prestance,
J’y retrouvais ma joie et mon entrain !
Quand le destin se montre délétère,
C’est au pays que l’on se désaltère,
Ce fut pour moi le début du tourment…
Adieu l’enfance et son enchantement !
Jamais plus rien n’apaisa la querelle,
Et je perdis dans cet effondrement,
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile.

De la jeunesse j’avais bu l’essence,
Après avoir quitté ce doux écrin.
Quand la pension devint ma résidence,
Je pleurais fort le bonheur malandrin…
En ce temps-là, puisqu’il fallait se taire,
Je devins triste et très tôt solitaire,
Et je vécus ce grand chamboulement,
Sous le ciel gris d’un nouveau châtiment
Heureux celui dont l’âme fraternelle
Offre en cadeau tout naturellement
Beaucoup d’amour et l’abri de son aile !

Comme il est dur le déracinement !
Abandonnée au sein d’un bois dormant,
Il a suffit d’un cœur qui m’ensorcèle,
Et je reçus d’un brave être charmant
Beaucoup d’ amour et l’abri de son aile !

Annie