Mes quatre saisons.
J’ai vu passer tant de nuages et tant d’oiseaux, qu’aujourd’hui seule à ma fenêtre, je vois aussi poindre un regret. Qu’il était bon le temps cerise quand les saveurs de menthe à l’eau calmaient ma fougue de gamine en quête de jeux polissons ! Après la chasse aux papillons, la vie m’ayant donné des ailes, abandonnant balle et marelle, j’ai fréquenté la cour des grands.
Ce monde-là était immense, pavée de bonnes intentions j’ai pu voguer entre insouciance et la froideur des sentiments. Un jour ce fut une évidence, en rencontrant mon amoureux, je savais bien que l’existence allait couler plus tendrement !
Entre un bleuet puis une rose, nous avons bâti notre nid où les parfums de l’habitude avaient le goût des jours heureux. Comme s’en vont les hirondelles, les tout-petits devenus grands, partent ailleurs faire moisson. Tous les violons d’un bel automne ont pleuré de mes émotions, et le grenier des amours folles a refermé son cœur battant !
Face au miroir d’un ciel de neige je vois l’hiver en capeline. Dans un soupir je m’abandonne au temps qui passe et qui me presse de savourer l’instant présent. Pour oublier la voix démone, dont le refrain m’agace un peu, je prends ma plume et je m’élance pour raconter mes rêves bleus !
Annie Poirier